Ligue 2 : Nîmes Olympique a le mental pour le faire
Les Crocos n'ont pas réalisé un grand match lors de cette 34e journée, vendredi 21 avril, à Reims (1-1), mais leur état d'esprit leur a encore permis de s'en sortir.
Satisfaction et regrets. Les Crocos étaient partagés entre ces deux sentiments, vendredi 21 avril au soir, après le nul (1-1) arraché sur la magnifique pelouse du stade Delaune. Les regrets, ils sont sur la première période. "On l'a loupée, on a perdu notre temps", relève Fethi Harek. "L'équipe était comme endormie, un peu spectatrice, très prudente", juge Bernard Blaquart. Si les Crocos s'attendaient à "un combat athlétique » (Marillat) face à des Rémois, insiste l'entraîneur nîmois, qui "font tous dix centimètres et dix kilos de plus que nous", ils ont été surpris par la tactique champenoise. "Ils ne sont pas venus nous chercher haut comme on l'avait pensé, ça nous a déstabilisés", explique Yan Marillat qui rappelle aussi, en guise de défense : "L'équipe tourne beaucoup. À chaque match, elle change, du fait des absences.Pour les repères et les automatismes, ce n'est pas évident."
"On a beaucoup joué dans notre camp"
"On a déjoué. Leur bloc nous a mis en difficulté, précise Harek. On s'attendait plutôt à ce qu'ils nous mettent la pression mais leurs consignes étaient claires, c'était de rester en bloc derrière. On a essayé de les faire sortir pour trouver la faille, on n'y est pas arrivé. On a beaucoup joué dans notre camp alors que notre force, c'est d'évoluer dans celui de l'adversaire."
Si Bernard Blaquart a trouvé son équipe "plutôt pas mal défensivement", il lui reproche en revanche sa timidité : "On récupérait les ballons plus bas qu'habituellement. On était timide à la récupération et très, très timide dans nos attaques, dans nos percussions, dans notre animation offensive. On aurait pu jouer des heures et des heures sans marquer en jouant comme on l'a fait en première période. On n'a pas été au bout de nos actions, on a eu quelques bons ballons pour rentrer dans les 16,50 m et finir par un tir ou un centre mais on n'y est parvenu que trop rarement."
"On leur a mis un peu plus la pression"
Sans pour autant se créer plus d'occasions (1), les Gardois ont rectifié le tir après le repos, terminant ainsi la rencontre avec une possession à 52 % (elle n'était que de 48 % à la pause). "On s'est lâché, on a été obligé de se livrer plus, on a mis plus de dynamisme dans notre jeu", développe le technicien nîmois qui a pris des risques - "C'était obligatoire" - en alignant pendant vingt minutes cinq éléments offensifs (Kouakou, Thioub, Cissokho, Ripart et Aït-Fana). "On leur a mis un peu plus la pression", complète Harek qui souligne, tout de même : "On a eu beaucoup de déchet technique pour prétendre à autre chose, on n'a pas fait preuve d'assez de maîtrise."
La satisfaction, elle ne tient pas tant à cette réaction en seconde période, c'était un minimum, qu'à la confirmation que cette équipe possède un caractère bien trempé. "Si on n'est pas un groupe solidaire et uni comme on l'est, ce match, on le perd, pointe Marillat. D'être réduit à dix, cela nous a encore plus soudés. Vendredi, c'est la force du collectif qui a payé."
"En infériorité numérique, on a su revenir. Cette force mentale, je pense que Reims ne l'a pas et je ne suis pas sûr que d'autres équipes ont la même", assure Harek, capitaine qui souffrait du mollet droit et de la cheville gauche après le match. Équipe qui a le moins perdu (7 défaites), Nîmes s'accroche donc toujours à son fol espoir. Samedi, Brest a chuté à la maison devant Amiens (2-3). Et même si Le Havre n'a plus rien à jouer, Lens, qui s'y rend lundi, est loin d'y avoir gagné - on oubliera que les Nordistes restent sur trois succès en déplacement. "Le championnat n'est pas fini. Il reste 12 points à distribuer", comptabilise Bernard Blaquart qui ne s'interdit pas de voir plus haut que la troisième place de barragiste : "Avec la victoire à trois points, on le sait, ça peut aller très, très vite."
(1) Nîmes n'a frappé que six fois au but (2 tirs cadrés), loin de sa moyenne qui tournait jusque-là à 15 tirs par match.
COULISSES
Le chiffre : 44. C'est le pourcentage de buts marqués par les Crocos sur coups de pied arrêtés : 6 après un coup franc, 11 suite à un corner et 5 sur penalty. 40 % des buts concédés l’ont été pareillement (6+4+4).
Carton rime avec suspension. Expulsé à Reims, Diabaté (17 jaunes, 4 rouges !) sera automatiquement suspendu pour la réception d’Auxerre, vendredi. Ce sera le 8e match qu’il manquera cette saison pour cause d’indiscipline... Azouni, lui, qui a reçu son 3e jaune en l’espace de dix matches, sera suspendu pour le déplacement à Brest. Averti lui aussi, Thioub se retrouve désormais sous la menace d’un 3e carton.
Contrôle. Vendredi soir, après le match, deux Crocos ont subi un contrôle anti-dopage, Diabaté et Paquiez.
Programme. Vendredi soir, les Crocos ont dormi à Paris, qu’ils ont rejoint en bus juste après le match. Leur week-end a débuté samedi en fin de matinée, à leur arrivée en gare de Nîmes puisqu’aucun décrassage n’était prévu. Ils se retrouveront ce lundi à 15 heures à La Bastide.
Billetterie. Vendredi, pour la réception d’Auxerre, les places en tribunes nord et sud seront à 9 € et celles en pesage à 2 €.
Les réactions :
Jean-Jacques Bourdin : « Un bel état d’esprit à Nîmes »
Journaliste et animateur de radio sur RMC, Jean-Jacques Bourdin était à Delaune, ce vendredi soir, pour apprécier le nul 1-1 entre Reims et Nîmes (34e journée de Ligue 2). Lui le supporter de la première heure des Crocos a ensuite fait un rapide croché par le vestiaire gardois, s’arrêtant au micro de BeIN Sports.
« Je suis parrain du club. Je viens le plus souvent possible. Il y a un bel état d’esprit à Nîmes. Sur ce match, nous avons connu un faux rythme en première période. Et puis on s’est réveillé après le repos. La volonté était présente, avec encore un coup de pied arrêté, et encore une tête de Briançon. »
Michel Der Zakarian : « Il faut arrêter de rêver ! »
A l’issue du nul concédé face à Nîmes vendredi (1-1, 34e journée de Ligue 2), Michel Der Zakarian ne s’est pas attardé en conférence de presse. Le coach du Stade de Reims semblait vouloir encore se battre, mais plus pour la montée en Ligue 1. Simplement pour essayer de finir la saison avec un certain honneur.
« C’est la physionomie de beaucoup de matchs cette saison, où nous menons au score mais nous sommes incapables de l’alourdir ou en le maintenant. Après… c’était un match haché, avec beaucoup de fautes techniques. Nous n’avons pas su mettre du rythme, de l’allant dans le match. Ils avaient pas mal de malice, que nous n’avons pas.
[Avez-vous la foi ?] La foi de quoi ? D’aller à l’église ? Quand j’étais petit, j’allais à l’église. Là, il faut arrêter de rêver. Il reste 4 matchs à jouer. On va jouer avec ceux qui ont encore envie de se battre pour le club, pour le groupe. Car, depuis le début de saison, certains nous ont lâchés en route. Kankava ? Car ce monsieur ne voulait pas être remplaçant… Cela dénote de la mentalité du groupe."
B. Blaquart : « Avec un seul point pris contre nous, ça devient compliqué pour eux. Reims c’est quand même le favori du championnat, le plus gros budget, les meilleurs joueurs », a reconnu Bernard Blaquart, coach d’un surprenant Nîmes Olympique, meilleure équipe en déplacement, et ne concédant qu’une seule défaite durant la phase retour.