Coupe de la Ligue : le HAC élimine Nîmes au bout d’un match fou
Au bord du précipice avant de faire exploser la défense nîmoise, les Ciel et Marine, rejoints dans les arrêts de jeu, ont arraché leur qualification à l’issue de la séance des tirs au but. Quelle soirée !
Il fallait le vivre pour le croire. Etre au cœur de cette soirée, encore une fois pas comme les autres, pour ressentir d’aussi fortes émotions. Pour passer de la déception d’un premier acte manqué, à la folie d’une seconde période rebondissante, étourdissante. Jusqu’à cette séance des tirs au but qui vit Youga, Bain, Ferhat, Traoré et Julan tromper Sourzac, quand Thuram détournait la tentative de Ripart. Un arrêt décisif, sur fond de qualification, celle qui verra les Ciel et Marine tenter de se hisser jusqu’en seizièmes de finale, le 22 août à Tours.
Mais que ce fut dur, que ce fut beau, que ce fut stressant. Tout y était, les Nîmois aussi, lorsque Bozok échappa à la vigilance de la charnière havraise pour venir piquer son ballon sous le nez du Thuram (0-1, 25e), ou quand Thioub, après avoir éliminé Traoré, envoya le cuir hors de portée de Thuram (0-2, 43e). Dans le dur, les hommes de Tanchot, appuyés sur un « onze » revisité dans les grandes largeurs (six changements), menaçaient à peine les Nîmois.
Avant que la folie ne les emporte, ne les porte vers un nouveau festival offensif, ces dix minutes exceptionnelles qui permirent aux Havrais de prendre le large. Jugez plutôt. Entré en jeu deux minutes auparavant, à la suite d’un changement tactique opéré par Tanchot, Assifuah adressait un long centre à destination de Ferhat qui trouva les filets (1-2, 67e). Puis ce fut au tour de Julan de se faire remarquer, d’abord à la réception d’une frappe de Ferhat repoussée par Sourzac (2-2, 72e) et surtout, sur cette exceptionnelle volée en pivot sur un service de Ferhat (3-2, 76e).
Le HAC, comme il l’avait fait quatre jours plus tôt face à Auxerre (4-1), venait de renverser des Crocos mis k.o. dans la foulée, du moins le pensait-on, sur cette frappe majuscule de Louiserre, placé dans les meilleures conditions par le virevoltant Lia (4-2, 77e). Le buteur signait ainsi son retour au Stade Océane, après une saison passée dans les rangs d’Avranches (Nat), le passeur, âgé de 19 ans et jamais vu jusqu’alors dans les rangs des pros, eut quant à lui, quelques minutes plus tard, droit à une ovation qu’il n’avait pas volée. Il était l’un de ceux qui avaient remis le HAC dans le sens de la marche, à l’instar de Ferhat, d’Assifuah, intenables en ce début de saison, mais aussi de Julan dont les réponses, celles qui apportent sur le terrain, ne suscitent aucune discussion.
Et c’est d’ailleurs à ce dernier que revenait l’honneur d’inscrire le penalty de la qualification, au terme d’une séance de tirs au but, un tant inimaginable, mais que Savanier (89e), d’un somptueux coup franc, et Briançon (90e+3), de la tête, avaient offert au Nîmes Olympique. Pour l’épilogue d’une soirée mémorable et le succès d’un Havre AC tout feu tout flamme, avec onze buts au compteur lors des trois premières échéances de la saison.
La fiche technique
AU HAVRE, LE HAC BAT NIMES 4 -4 (5 TAB A 4) (0-2) Arbitre : M. Petit. Spectateurs : 4 849 Buts pour le HAC : Ferhat (67e), Julan (72e, 76e), Louiserre (77e) ; pour Nîmes : Bozok (25e), Thioub (43e), Savanier (89e), Briançon (90e+3) Avertissement au HAC : Youga (90e+3)
HAC : Thuram – Özdemir, Moukoudi (Coulibaly, 46e), Bain, Traoré – Ayasse (Assifuah, 65e), Louiserre – Lia (Youga, 81e), Fontaine (c), Ferhat – Julan. Remplaçants : Sissoko (g), Danger, Bonnet, Mateta. Entraîneur : Oswald Tanchot
NÎMES : Sourzac – Paquiez, Garcia, Briançon (c), Alakouch (Ripart, 81e) – Bobichon (Savanier, 73e), T. Valls – Thioub, Depres, Bozok (Alioui, 61e), Vlachodimos. Remplaçants : Marillat (g.), Khemais. Entraîneur : Bernard Blaquart
Les réactions
Oswald Tanchot (entraîneur du HAC) : « En première période, on avait été insuffisant dans toutes les situations de duel, on manquait d’agressivité. Mais ce qui m’a plu sur ce match, c’est que l’on est conforme à ce que l’on fait. Avec un caractère offensif, peut-être un peu trop car on a mal géré cet avantage à 4-2. Il y a quelques ballons que l’on doit mieux ressortir. Un coup franc avec un joueur comme Savanier, c’est comme un penalty. Après, on a manqué d’expérience mais on savait que Yohann (Thuram) allait nous qualifier aux tirs au but. En deuxième période, on a retrouvé une équipe qui avance, qui se projette en nombre. Mettre pour la deuxième fois quatre buts, ce n’est pas rien. On veut voir une équipe entreprenante, généreuse. À nous de prolonger cette bonne dynamique. »
Yohann Thuram (gardien du HAC) : « On est une équipe de caractère, on l’a encore prouvé même si le scénario aurait pu être différent. En Coupe, tant que le match n’est pas terminé, il peut tout se passer. L’égalisation ? Je la vis avec un peu d’injustice. On a un blessé, l’arbitre ne siffle pas, moi je veux mettre le ballon en touche mais un joueur nîmois le sauve et continue de jouer. C’est un fait de match, le plus important est d’avoir obtenu la qualification. Il faut retenir l’état d’esprit de l’équipe. Il y a eu de bonnes choses, d’autres seront à rectifier mais on est sur la bonne voie. »
Bernard Blaquard (entraîneur de Nîmes) : « Je suis surtout déçu pour les joueurs, cela ne se joue pas à grand-chose. Il y a eu dix minutes de folie du HAC, c’est dommage car on a fait une bonne heure. Notre défense, très jeune, a fléchi en deuxième période. Malgré ça, mes joueurs sont surprenants, ils ont eu la volonté de revenir dans les dernières minutes. Il ne faut pas tirer trop d’enseignements de ce match. »