Nîmes Olympique après Bordeaux et avant Lyon : des mots sur les maux, en attendant les actes
Après 16 journées et le naufrage mardi à Bordeaux (6-0), les Crocos veulent s’en sortir tous ensemble.
Il y a eu des larmes, d’abord. En sortant de leur funeste vestiaire, mardi au Matmut Atlantique, beaucoup de Crocos avaient les yeux rougis. En zone mixte, là où se rencontrent sportifs et journalistes, on a vu Théo Valls, Anthony Briançon ou Pablo Martinez le visage marqué. Sonnés. Touchés. Dans ces cas-là, souvent, les joueurs ne s’arrêtent pas pour répondre aux questions.
La charnière centrale, elle, a assumé. Elle est passée à travers sur le terrain, mais elle n’a sûrement pas renoncé. "J’ai un sentiment de honte, avouait Martinez. On n’avait pas le droit de montrer une telle image du club. Il n’y en a pas eu un pour rattraper l’autre. On a tous été mauvais. Je n’ai même pas envie d’appeler ma famille, mes amis. Les Bordelais ont fait ce qu’ils voulaient."
Les joueurs avec le coach
Son compère de l’axe défensif, Briançon, ne se défile pas non plus : "On a pris un bon crochet du droit (sic). Ça fait mal. Maintenant, comme un boxeur, soit on se relève, soit on finit KO. Il n’y a pas eu de rébellion, pas d’orgueil. Il va falloir montrer que l’on est des hommes, voir ceux qui sont capables de réagir. Personne n’a parlé à chaud après le match, ce n’est jamais bon. On est attendu, et on va réagir. On a vécu de belles émotions ces dernières années, on vit des moments plus compliqués, mais je vous le garantis, on ne lâchera pas !"
Et le groupe ne lâchera pas son coach, non plus. "Bien sûr qu’on est avec lui ! s’insurge le capitaine. Vous oubliez vite ! On est solidaire, et j’espère sincèrement qu’il restera avec nous jusqu’à la fin de la saison. Ce n’est pas le coach le fautif." Martinez l’assure, "on est à fond derrière lui. Il n’est pas sur le terrain. Et sur le terrain, on a appliqué zéro consigne. J’ai des doutes sur la compréhension de certains. Alors que l’on devait rester bas et les prendre en contre, on a joué trop haut. Et on a pris des vagues en défense. On a donné le bâton pour se faire battre. On dit que l’on a une équipe jeune, qu’elle va apprendre, mais j’ai l’impression que les matches passent, et que l’on n’apprend pas des masses…" Plusieurs fois, les deux axiaux ont ainsi recadré Fomba, Sarr ou Ferhat durant la partie.
Les Crocos veulent s’en sortir tous ensemble. "On est tous soudé, on ne va pas se fracasser la tête entre nous, reprend-il. Il faut prendre conscience qu’on est capable de le faire (de se maintenir)." Briançon embraye : "On est tous copains, il n’y a que des bons mecs. Il faut arriver à se libérer, car neuf matches sans victoire, c’est long, on a perdu l’habitude et la joie de gagner. Chaque problème a sa solution. À nous de la trouver, et de nous relever." Comme un boxeur.
En joignant les actes à la parole, dès ce vendredi contre Lyon. "J’ai hâte d’y être, lance-t-il. Pour nous racheter et nous faire pardonner." Avec Bernard Blaquart sur le banc ? Le 20 novembre, on avait demandé au président Rani Assaf si l’entraîneur était menacé. Il nous avait répondu "non". On lui a reposé la même question ce mercredi. Elle est restée sans réponse. Silence, on coule.
Coulisses.
•Les Crocos sont rentrés silencieusement de Bordeaux en avion privé dans la nuit. Ils se sont décrassés mercredi matin, après avoir écouté le "discours fédérateur", selon l’un d’entre eux, de leur entraîneur. Bernard Blaquart les a exhortés à "sortir la tête haute du match contre Lyon, quel que soit le résultat".
Puis les joueurs se sont parlés. Briançon, le capitaine, et Deaux, le plus expérimenté, ont pris la parole devant le groupe. Ils n’ont pas vu leur président, revanche. Ils aimeraient bien le voir. Avis à Rani Assaf : ils se sont entraînés ce jeudi à huis clos à 15 h 30. Le groupe a été communiqué avec 2 joueurs qui sortent du groupe par rapport à Bordeaux : Sarr mais surtout Deaux alors qu’Alakouch est out, touché au genou.
•Si l’avenir de Bernard Blaquart est incertain, celui de Laurent Boissier ne va plus s’inscrire au sein de Nîmes Olympique. Le contrat du directeur sportif, aux manettes du recrutement depuis 2016, devrait être rompu dans les prochains jours. Rani Assaf n’a pas souhaité commenter cette décision. Selon nos sources, le PDG veut donner une nouvelle orientation à la politique sportive du club. Et va recruter, en dehors et sur le terrain (deux joueurs, un meneur de jeu en priorité) …
Nîmes Olympique : le groupe pour la réception de Lyon.
Sans Alakouch, Deaux et Sarr.
Incertain avant la séance à huis clos de cet après-midi, la veille d'affronter Lyon au stade des Costières (20h45), Sofiane Alakouch est absent pour cette 17e journée de Ligue 1, touché au genou. Lamine Fomba, qui ressentait un problème musculaire est bien présent. En revanche, Lucas Deaux et Sidy Sarr sortent du groupe. En attaque, Vlatko Stojanovski n'a pas été retenu. Quatre changements dans le groupe par rapport à la gifle reçue à Bordeaux avec les entrées de Théo Sainte-Luce, Antoine Valério, Lucas Valls et Sami Ben Amar. Clément Depres et Loïck Landre, blessé à la main et absent encore une quinzaine de jours, sont forfaits.
Le groupe retenu : Bernardoni, Dias - Briançon, Martinez, Miguel, Paquiez, Sainte-Luce - Buades, Fomba, Valério, L. Valls, T. Valls - Ben Amar, Denkey, Duljević, Ferhat, Philippoteaux, Ripart.
Sources : avec ML et OG