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    Le Ramadan au NO

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    Le Ramadan au NO  Empty Le Ramadan au NO

    Message par Admin Jeu 30 Mar - 8:53

    Le Ramadan au NO

    Le Ramadan au NO  Image
    Frédéric Bompard s’est exprimé sur la gestion du ramadan • Photo : Yannick Pons

    « Je leur fais confiance ». Depuis le 22 mars et jusqu’au 21 avril se déroule la période du ramadan. Un mois pendant lequel les musulmans pratiquants respectent un jeûne strict entre le lever et le coucher du soleil.

    Au Nîmes Olympique, ils sont huit joueurs concernés. Afin de pouvoir associer au mieux la foi et le métier de sportif de haut niveau, le coach Frédéric Bompard a rencontré les joueurs musulmans. « Je leur fais totalement confiance », explique l’entraîneur nîmois qui accepte que les joueurs puissent jeûner en semaine mais aussi les jours de match. Pour lui, les deux ne sont pas incompatibles, « j’ai l’exemple à Guingamp, des trois joueurs au milieu qui faisaient le ramadan et après un match, on s’est rendu compte qu’ils avaient encore plus couru que d’habitude. »

    En revanche, s’ils sont autorisés à ne pas se présenter lors des repas en commun la semaine d’entraînement à la Bastide, ils ont obligation de venir à table les jours de match, même s’ils ne mangent pas, pour maintenir la cohésion du groupe.

    Source : OG
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    Message par Admin Jeu 30 Mar - 9:23

    Le ramadan et la pratique du football de haut niveau

    Comme chaque année, les musulmans jeûnent durant le mois du ramadan. Parmi eux, de nombreux footballeurs de haut niveau qui doivent être capables de concilier cette pratique religieuse avec des activités physiques intenses. Ce qui n’est pas chose aisée.

    Cette année, et comme depuis plusieurs saisons maintenant, le mois du ramadan tombe lors de compétitions importantes.
    Il y a quelque temps, ce mois béni (le quatrième pilier de l’Islam) se déroulait en pleine Coupe du monde et surtout en plein été.
    Sur ce point, on peut dire que les joueurs de football sont un peu épargnés cette année. Si les horaires de coupure du jeûne sont encore relativement tardives (le soleil se couchera au maximum aux alentours de 20h15), les températures devraient être beaucoup plus supportables que par le passé où certains joueurs devaient tenir sous des chaleurs avoisinant les 40 degrés.
    Mais toujours est-il que les exigences physiques du football professionnel - et encore plus celles des dernières années avec l’accumulation des matches - mettent le corps de ces athlètes de haut niveau à rude épreuve.
    Alors comment réussir à concilier pratique de haut niveau avec le ramadan pour ces sportifs ? Comment le vivent-ils ? Comment les clubs encadrent-ils les joueurs ? Comment sont-ils préparés physiquement ? Sont-ils capables d’être aussi performants qu’à leur habitude ? Voici autant de questions qui ont le mérite d’être posées.

    Le Ramadan au NO  311712
    Moussa Koné

    Pour commencer, il y a une notion importante à prendre en compte lorsque l’on évoque le ramadan: l’aspect spirituel.
    Le ramadan est un mois béni, où les musulmans sont en parfaite harmonie avec eux-mêmes, où ils se sentent souvent mieux que le reste de l’année.
    Il n’est pas rare de voir des sportifs être bien dans leur tête et avoir parfois un supplément d’âme au moment de fouler les pelouses, ce qui réduit l’impact du jeûne pour l’organisme.
    Mais les impacts physiologiques existent bel et bien et ils sont inévitables.
    De quoi inquiéter les clubs qui alignent les joueurs concernés par le ramadan ?
    Nous allons justement découvrir comment est perçu le ramadan du point de vue des joueurs et des clubs tout en ayant l’éclairage d’une nutritionniste et d’un préparateur physique.

    Le jeûne vu par le joueur

    Dans le milieu du football, le ramadan peut être vu comme un sujet sensible, voire un peu tabou.
    Au-delà de l’aspect religieux et de l’intimité que cela incombe, l’idée même de ne pas boire ni manger, en tant que sportif de haut niveau, parait inimaginable, car cela peut causer bien des soucis.
    Ces soucis peuvent d’abord être physiques, ce qui influera forcément sur la performance. Et si cela influe sur la performance, alors il peut y avoir des conflits directs avec les clubs. Les joueurs eux-mêmes le savent, le ressentent et en ont surtout conscience.
    Lorsqu’ils jeûnent, ils s’attendent à être moins bien physiquement. « Physiquement, on est fatigué. On est humain donc forcément que l’on est impacté. Mais après, il y a la foi. C’est ce qui fait la différence. Mais c’est sûr qu’au niveau du rendement, c’est moins bien. On a toujours une période de fatigue. À mes débuts, quand je jouais en Italie, j’avais même fait un petit malaise », se rappelle Jamal Alioui, ex-international marocain passé notamment par le FC Sion ou encore Crotone.

    Alors parfois, certains clubs n’hésitent pas à s’y opposer ou essayer de dissuader les joueurs.
    Si cela peut être très mal vu, car la religion relève du domaine du privé, il est aussi important de préciser que c’est aussi légitime pour les clubs de vouloir des athlètes à 100% de leur capacité.
    Et avec le ramadan, ce n’est pas le cas et c’est là où il peut y avoir des problèmes. « Moi je sais que j’ai pu le faire même si j’ai eu certaines tensions dans les clubs où j’étais. On jouait en Coupe d’Europe contre Galatasaray. Je jouais à Sion à l’époque avec le Tunisien Adel Chedli. Le directeur sportif va voir Adel et il lui dit : "les gars demain, c’est la Coupe d’Europe, avec le ramadan et tout… ça va être compliqué", nous on lui a dit qu’il n’y avait pas moyen, on allait le faire. Le lendemain, je joue et je marque. Pareil contre Fenerbahçe, quelque temps plus tard où on nous a dit : "vous commencez à nous prendre la tête avec votre ramadan." Au final, c’est Tareq Chahib qui marque », raconte Jamal Alioui.

    Il n’est donc pas rare de voir des clubs inciter les joueurs à ne pas jeûner, et parfois, ce sont carrément les joueurs qui préfèrent ne pas jeûner les jours de match. Chacun est évidemment libre de choisir et l’idée est que chacun soit conscient des conséquences de ses décisions.
    Lors de la Coupe du monde 2014, les joueurs de l’équipe d’Algérie avaient décidé de respecter le jeûne lors des entraînements, mais certains joueurs préféraient ne pas le faire les jours de match, pour ne pas mettre leur santé et leur corps en danger.
    Dans ces situations, c’est parfois les entraîneurs qui décident de mettre sur la touche certains joueurs pour limiter les risques de mauvaise performance, mais aussi pour préserver leur santé.
    « Je sais qu’il y a des entraîneurs qui décidaient de ne pas faire jouer certains joueurs pendant le ramadan pour les préserver. Moi j’ai joué, mais parfois j’espérais ne pas jouer (rires). À Sion, je me rappelle que le premier jour de ramadan, j’étais avec Tariq Chihab. On joue contre les Young Boys Berne. Il faisait très chaud. J’étais titulaire et lui sur le banc. Je souffrais et je le voyais rigoler sur le banc. On a pris 5-0, j’étais vraiment carbonisé », se souvient l’ancien international marocain finaliste de la Coupe d’Afrique 2004.

    Dans la plupart des cas, les clubs essayent de s’occuper au mieux de leurs joueurs et respectent très souvent leur décision. En 2019, Jürgen Klopp avait d’ailleurs été interrogé sur ce sujet juste avant la finale de Ligue des champions. Cette dernière se déroulait en plein ramadan et ses deux stars Salah et Mané avaient décidé de jeûner quand même.
    « Le jeûne de mes joueurs ne pose pas de problème… Je respecte leur religion, ils ont toujours été étonnants, qu’ils soient à jeun ou non. Il y a des jours où Mané et Salah arrivaient en retard au vestiaire parce qu’ils priaient. Il y a beaucoup de choses plus importantes que le foot », avait expliqué le technicien allemand.
    Même son de cloche pour Jamal Alioui lorsqu’il évoluait au FC Sion. « Les clubs en général, ils ont toujours été attentifs à ça. Même à Sion, le président était à l’écoute. Je m’en rappelle qu’il avait demandé au staff de s’occuper de nous, de nous ramener à manger dès qu’on pouvait manger, pour qu’on soit bien. On en parlait librement. »
    Certains clubs où même certaines sélections essayent aussi de s’adapter. Quand il était sélectionneur de l’Algérie, Christian Gourcuff avait expliqué aménager ses entraînements. Il avait décidé de ne faire qu’un entraînement par jour, l’après-midi, pour aider les joueurs.
    Mais il faut aussi souligner que d’autres sélections ne préfèrent pas chambouler les habitudes. Par exemple, lors de la Coupe du monde 2014, Didier Deschamps avait expliqué ne rien avoir conseillé à ses joueurs. « Ce sont des sujets sensibles et délicats. Je n’ai rien à ordonner. Les joueurs ont l’habitude, ce n’est pas aujourd’hui que l’on découvre la situation. »

    Pour autant, le staff n’avait rien préparé non plus. « Le staff n’a rien mis en place, on n’en a pas parlé », avait expliqué Bacary Sagna.
    Finalement lors de cette compétition et comme pour l’Euro 2016, les joueurs musulmans français avaient décidé de ne pas faire le ramadan. Une décision prise en accord avec Didier Deschamps et son staff.
    Avec ces compétitions en plein été sous de (très) fortes chaleurs, cette décision peut aussi être compréhensible, car cela peut avoir de lourdes conséquences sur le physique des joueurs et affecter leurs performances.
    Et dans une Coupe du monde, difficile de prendre le risque de voir les performances diminuer surtout quand on parle d’un joueur clé comme peut l’être un Paul Pogba en Bleus par exemple.
    La chaleur est sans doute l’un des éléments les plus dangereux pour le jeûneur. C’est ce qui multiplie les risques de blessures, ou de problèmes plus importants.
    « C’est vraiment le pire. Après la qualification contre l’Algérie en sélection (ndlr : en juin 2011), j’avais joué contre le Sénégal trois jours plus tard à Dakar. Cet été-là, je viens de signer au Qatar. Quand je rentre là-bas, deux jours plus tard, on a un match de Coupe. Je débute et après un simple duel, je me tords la cheville. J’étais out plus d’un mois. Entre la fatigue du déplacement, de l’organisme avec le jeûne, la chaleur, etc. C’est mission impossible. Il fait 48 degrés, tu as beaucoup d’humidité. Ton corps, il ramasse », affirme Jamal Alioui. Le corps est l’outil de travail du footballeur et dans cette période, il est mis à rude épreuve. Il faut donc veiller à bien le préparer.

    Le jeune vu par le préparateur physique

    Pour bien préparer le corps à ce mois de jeûne, il faut d’abord prendre conscience que l’organisme sera impacté. Mais le footballeur a une chance que d’autres sportifs n’ont pas, il pratique un sport avec des temps de repos contrairement à d’autres sports à endurance continue comme le cyclisme.
    « La pratique du haut niveau est compliquée pendant le ramadan, mais ce n’est pas incompatible, même s’il y a forcément des risques. Mais bon, si on prend un sport comme le cyclisme, une personne qui fait le ramadan pourra très difficilement tenir la cadence quand le footballeur pourra se débrouiller grâce aux temps morts. Il ne sera pas au top de ses performances à ce moment-là, ses capacités seront réduites, mais il aura des moments où il pourra récupérer », explique Maxime Delahaye, préparateur physique de plusieurs joueurs professionnels.

    En plus d’avoir une horloge biologique déréglée avec un sommeil perturbé et un organisme qui doit encaisser trois repas en un au moment de rompre le jeûne, le joueur doit aussi réussir à tenir toute la journée après un entraînement. Les clubs de football effectuent très souvent les entraînements en fin de matinée et cela devient très compliqué pour le footballeur de réussir à ne pas violenter son corps. « Si tu as un effort intense et qu’après tu as 8-9 heures à tenir avant de boire ou manger, c’est injouable. Le joueur qui fait le ramadan aura du mal, ça va piquer. Il va piocher encore plus dans les réserves surtout qu’avec la chaleur, c’est encore pire. Si c’est un temps tempéré, tu peux mieux t’en sortir », insiste Maxime Delahaye.

    Mais comment se matérialise sur le terrain cette baisse de performance ? Avec un corps qui a moins d’énergie, le joueur va perdre en lucidité et en explosivité. Pour des joueurs qui sont habitués à avoir une grosse débauche d’énergie, à être très réactifs et explosifs, l’impact va être plus important.
    « Le joueur aura tendance à être essoufflé beaucoup plus rapidement. Il sera moins efficace sur les petits déplacements entre autres. Au bout de quelques minutes, il va déjà piocher dans les réserves. Et la deuxième mi-temps va être compliquée » analyse le préparateur physique.
    Pour limiter l’impact du jeûne sur Mané ou Salah, les Reds ont tout intérêt à les ménager au maximum aux entraînements pour qu’ils soient frais pour les matchs.
    « Les stars de Liverpool comme Mané et Salah ont déjà un statut. Jurgen Klopp sait qu’ils ne seront pas au maximum de leur capacité. Pour eux, il faudra essayer d’être beaucoup moins exigeants sur les dernières séances. Ils lèveront le pied juste avant, ils manqueront d’intensité certes, mais ça limitera la casse et ça leur permettra de tout donner sur le match », explique Maxime Delahaye.

    Ménager le joueur, limiter la casse, voilà ce qui revient souvent lorsque l’on demande comment préparer un sportif à un mois de jeûne. Les conséquences sur le corps sont inévitables. Pour les préparateurs physiques, l’idée est d’empêcher que ces conséquences soient dramatiques.
    « Dans la préparation, il y a l’aspect performance certes, mais il y a aussi tout ce qui en découle à côté. L’intérêt, c’est d’avoir le joueur qui ne se blesse pas. On essaye de limiter la casse pour attaquer derrière, c’est plus ça. Pendant le mois de jeûne, on va essayer de ne pas abîmer le corps pour relancer la machine après », détaille le préparateur physique.
    Et pour préserver le sportif, il faut s’adapter aux conditions, à la chaleur et à tout ce qu’il y a autour. « Individuellement, je m’arrangeais pour décaler les entraînements des joueurs que j’accompagne en fonction des périodes de chaleur. En fin de journée, ils auront logiquement moins de difficulté. Et si le soleil et la chaleur sont encore présents en fin de journée, il faut encore plus s’adapter en essayant d’avoir un maximum de fraîcheur. En trouvant les zones d’ombres sur le terrain par exemple », ajoute-t-il. Tous ces petits conseils aident le joueur à optimiser ses efforts et préserver son corps. Mais ce travail physique doit s’accompagner automatiquement d’un autre élément essentiel: l’alimentation.

    Le jeûne vu par le nutritionniste

    Le Ramadan au NO  Z
    Mehdi Zerkane

    Lorsque l’on parle du mois du ramadan et encore plus pour le footballeur, on pense immédiatement à l’alimentation. Cette dernière semble être la clé pour réussir à allier la pratique du haut niveau avec une bonne condition physique.
    Et si certains doutent du fait de pouvoir jeûner lorsque l’on est footballeur professionnel, il est bien possible de le faire. « C’est possible, mais c’est délicat, encore plus quand le niveau est élevé. Il faut s’attendre à ce que les performances soient nettement diminuées et ça tout le monde doit en tenir compte : entraîneurs, joueurs, nutritionnistes », précise Gladys Dibling, nutritionniste du sport qui a collaboré avec des clubs comme l’Olympique Lyonnais ou encore l’Impact Montréal (désormais FC Montréal).
    Avant même de savoir comment faire pour que le joueur soit préparé à cela, il faut d’abord savoir pourquoi les performances du joueur sont diminuées. C’est en partie parce que le corps n’est pas habitué à faire des efforts à haute intensité sur une aussi longue période de jeûne.
    « Quand le joueur s’entraîne à jeun, il va d’abord puiser dans l’énergie présente sous forme de glucides dans son sang puis puiser dans ses réserves, et encore plus si l’effort est de longue durée. Le déficit énergétique met l’organisme en situation de souffrance », détaille Gladys Dibling.

    Durant cette période, les nutritionnistes doivent davantage cadrer l’alimentation des joueurs, les suivre assidûment pour limiter les risques. Et cette problématique peut-être un véritable casse-tête pour eux, car chaque sportif, chaque corps est différent. Il faut donc s’adapter à chacun.
    « Chaque organisme est différent et donc chacun va plus ou moins supporter le jeûne. On doit orienter tous les sportifs en fonction de leur métabolisme. Le jeûne diminue la tolérance à l’effort, mais ce risque en fonction de l’hygiène de vie peut être plus ou moins grand », précise la nutritionniste.
    Les risques, parlons-en justement, car c’est tout l’axe de travail des nutritionnistes dans les clubs. C’est ce qu’ils essayent au maximum de limiter. Le premier risque est sans doute le plus commun : la déshydratation. Lors d’une conférence de presse, Christian Gourcuff déclarait sur le ramadan : « Au-delà de l’alimentation, c’est surtout l’hydratation qui pose réellement un souci et le fait que nous soyons en période estivale est un handicap majeur à ce niveau. Le risque de blessure peut évidemment augmenter. »
    Alors les nutritionnistes essayent de réduire au maximum cela. « Comment ? Il faut boire en petite gorgée dès que c’est possible. Il faut même casser le jeûne avec l’hydratation, c’est ce que je conseille. Ça permet de solliciter en douceur le système digestif et rénal. Les joueurs doivent manger des aliments riches en eau comme les fruits, les légumes, les salades et même les soupes, c’est très bien», conseille Gladys Dibling.
    Sans eau et encore plus sous de fortes chaleurs, il est évidemment beaucoup plus compliqué pour le joueur de fournir des efforts intenses.

    Le deuxième risque qui est tout aussi commun pour les sportifs au moment du jeûne, c’est l’hypoglycémie. Dans un sport qui demande beaucoup d’énergie, le corps va puiser dans des ressources qu’il n’a pas forcément et cela peut donc déstabiliser l’organisme. « Le taux de sucre dans le sang est vite déséquilibré et encore plus avec les efforts. Pour gérer au mieux cela, il faut gérer les apports en macronutriments.
    On essaye de limiter les mauvais sucres », explique celle qui a aussi collaboré avec le FC Metz. L’accumulation de tout ça peut entraîner une augmentation du risque de blessure. Lors des périodes de chaleur et avec un organisme plus fatigué que d’habitude, les joueurs doivent faire preuve de discipline concernant leur hygiène de vie et être encore plus sérieux au moment des repas de coupure du jeûne.
    Mais alors, comment bien se nourrir dans cette période ? Gladys Dibling a quelques petits conseils: « il faut apporter au corps les aliments qui lui permettent d’être suffisamment nourri et sans excès. Ce seront des aliments riches en calories pleines donc avec des nutriments de qualités comme les protéines, glucides, fibres, vitamines, etc. Moi, je conseille souvent à mes sportifs deux repas principaux ou deux repas avec une petite collation. C’est important de bien prendre le temps de manger et de mâcher également. »

    Depuis quelques années, il n’est pas rare de voir la coupure du jeûne au même moment que les matchs de football. En 2019, on avait pu voir les joueurs musulmans de l’Ajax Amsterdam s’arrêter en plein match de Ligue des champions contre Tottenham pour aller s’alimenter rapidement. Même lorsque le coucher du soleil est juste avant une rencontre, il n’est pas rare de voir certains joueurs attendre la fin de l’effort pour réellement se nourrir, ce qui signifie donc attendre la fin du match pour prendre son repas.
    « Les sportifs ont un temps de digestion. Ils doivent attendre de digérer avant de faire des efforts. Quand la coupure du jeune est avant des matchs, c’est parfois préférable de s’hydrater et de manger des choses riches en glucides comme des dattes ou des fruits secs. Je ne conseille pas de manger une soupe ou des repas salés juste avant un match », explique Gladys Dibling.

    Enfin dernier point important : le sommeil. Pour un joueur professionnel, le ramadan peut aussi perturber le cycle du sommeil. Le deuxième repas, celui qui suit la rupture du jeûne, intervient à l’aube, quand le sommeil est généralement le plus profond et le plus récupérateur. Par conséquent, les nuits sont souvent perturbées et très courtes. Pour compenser cela, les siestes semblent être la solution. « Quand on prive son corps en énergie, il va devoir s’adapter et il va baisser sa dépense énergétique au repos. Donc le sommeil est un pilier. Il faut essayer de faire une sieste tous les jours et notamment avant ou après l’entraînement », observe la nutritionniste.
    De façon plus globale, l’idée est donc avant tout d’écouter son corps, de ne pas le brusquer avec une mauvaise alimentation ou avec des efforts trop intenses. Il faut respecter au maximum ses besoins, car comme le précise Gladys Dibling : « le jeûne est bénéfique pour le corps puisqu’il présente de nombreux bienfaits et permet notamment au système digestif de se reposer. De ce fait, il faut savoir le respecter en ayant une alimentation adaptée afin d’obtenir les bénéfices escomptés ». On ne peut trouver une meilleure conclusion.

    Source : Foot Mercato
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    Le Ramadan au NO  Empty Re: Le Ramadan au NO

    Message par Admin Jeu 30 Mar - 9:42

    Ramadan et performances de haut niveau font-ils bon ménage ?

    En ce mois de mars 2023, les musulmans pratiquent le ramadan dont le jeûne de l’aube au coucher du soleil. Une pratique qui n’altère, normalement pas, les performances à très haut niveau.

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    L’attaquant du Real Madrid Karim Benzema a marqué un triplé contre Chelsea alors qu’il jeûnait. | AFP

    « Le Ramadan n’a aucun impact et fait partie de ma vie et ma religion fait du Ramadan une obligation. Pour moi, c’est très important et je me sens bien quand je jeûne », confiait l’international Français Karim Benzema en conférence de presse après son triplé à Stamford Bridge contre Chelsea (1-3) en quart de finale aller de Ligue des champions.

    Depuis le 22 mars et jusqu’au 21 avril les musulmans suivent le mois du Ramadan et appliquent le cinquième pilier de l’Islam, c’est-à-dire qu’ils jeûnent de l’appel à la prière à l’aube  jusqu’à la quatrième prière de la journée, le coucher du soleil (environ 21 h 30).
    Une problématique à laquelle les footballeurs doivent jongler tant le sport de haut niveau requiert une discipline à toute épreuve en termes de sommeil, d’alimentation et d’hydratation. Mais est-il possible de conjuguer performance à très haut niveau et ramadan ?

    La coupure du jeûne : un moment crucial

    La réponse est la plupart du temps unanime : oui.
    « Si le travail à la coupure est bien fait, ça ne pose pas de problème », explique Kaffa N’Daw, préparateur physique qui s’occupe de quelques joueurs professionnels (Corentin Tolisso, Ottman Dadoune, Yanis Merdji, etc.).
    Lui-même pratiquant, il leur préconise de ne pas faire d’entraînement en plus de ceux en club la première semaine de façon à ce que le corps s’habitue au stress du changement. Les trois semaines suivantes, il conseille des exercices en réduisant le nombre de série et de répétition (25 à 30 minutes) pour travailler la mobilité, la souplesse ou la prophylaxye (prévention de blessure). « À côté, je leur recommande de bien manger, bien boire à la coupure. Faire le maximum de recharge. La déshydratation est pour moi le plus dangereux. »

    « On se retrouve dans une période de désadaptation qui n’est pas forcément propice à la performance de haut niveau, concède Nicolas Aubineau, nutritionniste centre médico-sportif Rochelais. S’il y a un objectif important durant cette phase, je ne conseille pas de se lancer à fond dedans. »
    Sachant qu’en cas de grosse échéance, un jour non jeûné peut être récupéré ultérieurement.

    « On est sur une période qui a tendance à acidifier le corps, et dès qu’on acidifie le corps, on détruit les tissus de l’organisme. On va se retrouver dans un état inflammatoire exacerbé qui peut donner lieu à des tendinites, des fractures… », poursuit-il.

    Le jeûne est conseillé chez les sportifs

    Le Ramadan au NO  Nazih
    Amjhad Nazih

    Pour se faire, Nicolas Aubineau préconise une hydratation au compte-gouttes entre les prises alimentaires pour faciliter la digestion en utilisant des eaux moins minéralisées pour hydrater les muscles en profondeur.
    Même procédé côté alimentaire. « Un peu comme le syndrome du bodybuilder, il faut réussir à s’alimenter toutes les trois à quatre heures. Il faut fractionner pour faciliter la digestion. Et adapter la part alimentaire en bonne graisse, dont les Omega 3, pour faciliter la reconstruction des cellules, conseille-t-il. Le glucide je préfère l’amener sous forme de boissons pour refaire des réserves en sucre. Le mieux est d’avoir une eau faiblement minéralisée et légèrement sucrée de façon avoir un stockage optimisé au niveau glycogène, et gras protéineux pendant les repas solides. »

    La période du Ramadan est un semi-jeûne qui est recommandé chez les sportifs de haut niveau. Mais pas forcément en pleine saison pour Nicolas Aubineau : « Au niveau toxinique, on a tendance à encrasser. Sur un sportif de niveau, le degré d’encrassement est plus élevé qu’à la normale car l’alimentation est plus conséquente. Ça favorise les tendinites et les problèmes inflammatoires. C’est aussi pour ça que le jeûne est conseillé (en début de saison ou après un objectif) pour diminuer l’afflux d’entrées et augmenter la sortie. »

    Mais pour qu’un Ramadan se passe bien. Il faut avant tout le préparer. « Tout dépend des joueurs. En temps normal, certains ne mangent pas correctement et pour eux, ça peut être plus compliqué, concède Kaffa N’Daw. C’est une période difficile, ça demande beaucoup de volonté, mais s’il le footballeur le fait, c’est que ça lui fait du bien mentalement. »

    La meilleure réponse est venue de l’attaquant du Real Madrid Karim Benzema sur la pelouse de Stamford Bridge.
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    Le Ramadan au NO  Empty Re: Le Ramadan au NO

    Message par Admin Jeu 30 Mar - 9:47

    Foot : des pauses en cours de match pour le ramadan auront lieu en Angleterre

    En Premier League et dans les divisions inférieures, des pauses auront lieu en plein match pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne du ramadan.

    En Angleterre, les corps arbitraux ont transmis des directives afin que les matches de football professionnel soient interrompus durant le mois qui vient, afin de permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne du ramadan. C'est ce que révèle Sky Sports , précisant que ces consignes concernent la Premier League et les trois divisions inférieures (Championship, League One, League Two).

    Durant le ramadan, prévu du 22 mars au 21 avril 2023, de nombreux footballeurs ont l'habitude de jouer malgré les contraintes inhérentes à cette période sainte. Cette année, les arbitres sont invités à «identifier, avant le début du match, les joueurs pouvant avoir besoin de rompre leur jeûne en cours de match», et à «s'entendre sur un horaire approximatif pour permettre cela».

    Une pause avait déjà eu lieu en 2021

    Pas moins de 36 matches de Premier League auront lieu durant le ramadan, dont certains en début de soirée. En période de ramadan, les musulmans peuvent se nourrir et s'hydrater une fois le soleil couché.
    Certains joueurs majeurs de Premier League, parmi lesquels Mohamed Salah (Liverpool), sont de confession musulmane et pratiquent le jeûne.

    En avril 2021, une pause avait déjà eu lieu et concernait le défenseur français Wesley Fofana, alors joueur de Leicester. Après environ 30 minutes de jeu, le gardien de Crystal Palace, Vicente Guiata, avait patienté avant de jouer une sortie de but. Fofana et le milieu de Palace, Chekhou Kouyaté, avaient ainsi eu un court instant pour briser leur jeûne. Fofana s'était dit touché par cette attention. «C'est ce qui rend le football merveilleux», avait apprécié Fofana.
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    Le Ramadan au NO  Empty Re: Le Ramadan au NO

    Message par Admin Ven 7 Avr - 8:28

    TOUT COMPRENDRE. Polémique dans le football : jeûne du ramadan et sport professionnel sont-ils compatibles ?

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    Karim Benzema fait partie des sportifs professionnels qui pratiquent le Ramadan. JUAN CARLOS ROJAS -

    Interdiction de jouer ou d'interrompre les matchs pour casser le jeûne : des polémiques ont émaillé le football professionnel français autour de la question du ramadan ce week-end. Soumis à des efforts intenses à un rythme soutenu, les sportifs de haut niveau qui font le ramadan peuvent-ils concilier leur pratique religieuse et leur activité professionnelle ?

    "La règle, c'est que le jour de match, il ne faut pas jeûner". Voici les mots d'Antoine Kombouaré, entraîneur du FC Nantes, lorsqu'il lui a été demandé de commenter l'absence de son latéral gauche Jaouen Hadjam, pourtant pas blessé ou suspendu, à l'occasion de la déroute nantaise contre Reims (0-3) ce dimanche 2 avril.

    "Je suis entraîneur, je mets en place des règles et un cadre", a expliqué le technicien en conférence de presse. "Dans la semaine, ceux qui jeûnent, il n'y a pas de souci. Je travaille même pour les soutenir, les aider. Par contre la règle, c'est que le jour du match, il ne faut pas jeûner. Je veux qu'ils soient prêts, à 100 %."

    Des impacts physiques

    Une polémique qui relance le débat de la comptabilité entre sport de haut niveau et ramadan. Cette pratique religieuse musulmane, dont le jeûne constitue l'un des cinq piliers de l'islam, a débuté le 22 mars et s'achèvera le 21 avril 2023.

    Durant cette période, les fidèles doivent se soumettre à un jeûne strict, et ne rien boire ni manger du lever au coucher du soleil. Un rythme qui semble a priori difficile à tenir pour un sportif de haut niveau, soumis à des charges d'entraînements et des efforts intenses chaque semaine, et souvent en journée.

    En effet, l'impact du ramadan sur le physique des athlètes est indéniable selon Nicolas Aubineau, nutritionniste et diététicien du sport, dans des propos rapportés par Europe 1.

    "Quand on s'entraîne dans la journée, il faut régénérer l'organisme de manière optimale pour que le corps reprenne son efficience globale. Si on refait mal les réservoirs énergétiques [...] on peut avoir des déficiences et des risques de blessures."

    "Tu modifies l'horloge biologique, il faut veiller à conserver une bonne qualité de sommeil, il ne faut pas que l'organisme soit fragilisé" confirme Alexandre Dellal, préparateur physique, pour L'Equipe.

    "On ne jeûne pas pour mortifier le corps"

    Alors, que dit l'islam sur le rapport entre ramadan et sport professionnel ? "On ne jeûne pas pour mortifier ou affaiblir le corps mais au contraire pour le purifier", explique Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux, toujours auprès de L'Equipe.

    "C'est une pratique spirituelle, elle ne doit pas porter atteinte à la santé et être adaptée à la pénibilité du travail. Il n'y a pas de règle, on est dans l'humain et nous ne sommes pas des automates. Tout dépend du caractère et des capacités physiques de la personne."

    Ainsi, les athlètes ont la possibilité de décaler leur mois de jeûne pour pouvoir défendre leurs chances à 100% pendant la durée de leurs compétitions. Une décision qu'avaient prise les joueurs de l'équipe de France concernés lors de l'Euro 2016 de football.

    Meilleurs pendant le ramadan ?

    Mais cette option n'est que rarement retenue. Les sportifs pratiquant le ramadan disputent donc souvent leurs compétitions en période de jeûne, et la plupart n'en voient pas leurs performances affectées, à l'image de Karim Benzema, auteur d'un triplé en sept minutes avec le Real Madrid face à Valladolid ce dimanche 2 avril.

    Ce dernier avait réagi sur le sujet en avril 2022 auprès du magazine américain Esquire : "Ça n’a aucun impact. Le ramadan fait partie de ma vie. Pour moi, c'est très important et je me sens bien quand je jeûne."

    Certains estiment même être meilleurs durant le ramadan, mettant en avant l'aspect spirituel qui leur permet d'être libérés mentalement.

    "Il y a un aspect personnel à ne pas négliger. Jeûner peut être ressenti comme un besoin mental et donner de la force à un joueur. Si vous le privez de cela, il sera peut-être déçu et cela le perturbera sur la pelouse", détaillait Karim Haggui, ancien joueur tunisien, au Parisien en 2018.

    Des protocoles existent

    De plus, des protocoles existent désormais pour accompagner les athlètes en période de ramadan, comme détaille Nicolas Aubineau, toujours pour Europe 1:

    "Sur les premières heures où ils peuvent s'alimenter, je leur conseille d'adopter des protocoles spécifiques de récupération avec des protéines, des glucides mais aussi des boissons spécialisées. On va aussi leur demander de s'hydrater tout au long de la nuit car l'eau permet de reconstruire les tissus"

    À noter que dans le championnat de football anglais, les joueurs auront l'occasion de rompre leur jeûne lors des matchs démarrant avant le coucher du soleil.

    Des anglais tolérants avec toujours un temps d'avance sur les français plus hermétiques et moins ouverts au niveau du droit à la différence ! (avis de la rédaction de NOCSF)

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