Ligue 2 : pour Nîmes, tous les voyants sont au vert
Quatre buts par match à l'extérieur, quatre succès d'affilée, le dernier à Tours et avec la manière (4-0) mardi soir : pour les Crocos, tous les espoirs sont permis avant la réception de Niort, ce vendredi aux Costières.
Au coup de sifflet final à Tours, mardi soir,, après avoir assisté à une nouvelle démonstration (de force) des Crocos à l'extérieur - 3 victoires en 4 déplacements, on est parti sur les mêmes folles bases que la saison passée - on s'est (re) demandé ce qui les avait empêchés de monter au printemps dernier. En résumé : trois poteaux contre Auxerre, un vol face à Tours, un mois d'août 2016 de m... et la grave blessure de leur meilleur buteur, Alioui.
Puis, on s'est demandé ce qui pourrait les empêcher de monter cette saison. On s'enflamme peut-être, mais à part la longue indisponibilité de Marillat, on ne voit pas trop. Et encore : “Si on marque trois ou quatre buts à chaque match, défensivement, ça aide à être plus serein”, relevait, en souriant, Sourzac, suppléant à l'aise pour ses débuts mardi en Touraine.
Le jeu et les joueurs
Pour sa première titularisation en championnat, Sourzac a réussi son examen de passage. Il n’a toujours pas pris de but en 155 minutes. La défense a flotté durant la première demi-heure, avant de se ressaisir autour d’un Harek qui a retrouvé ses jambes de 20 ans et qui s’est même permis quelques raids offensifs. Quand il n’est pas blessé, il est évidemment plus qu’un remplaçant. À l’ouvrage avec Bayard, le Tourangeau le plus dangereux, Paquiez a tenu bon. Buteur, Cadamuro doit soigner sa relance sinon, c’est tout bon ! Boscagli s’installe tel un vieux briscard.
Valdivia a fait beaucoup de fautes, mais il est précieux au milieu, tout comme Valls, lui aussi mieux qu’une solution de remplacement. Depres a été récompensé de ses efforts par son premier but en L2, alors qu’Alioui a évolué plus dans le registre du passeur que du buteur, distribuant quelques caviars. Sur les côtés, Del Castillo et Vlachodimos sont des hommes dangereux, qui soignent leurs statistiques : déjà quatre buts et quatre passes décisives à eux deux, alors que le Lyonnais vient d’arriver...
On en est certain, désormais : Nîmes Olympique et son recrutement alléchant - Laurent Boissier, le directeur sportif, a le droit de savourer le travail accompli avec le 13e budget de L2 - ont l'équipe pour jouer le haut de tableau. À quelle place ? 2e, 5e ou 7e ? Nul ne le sait. Tout dépendra des blessures, de la réussite, d'un peu de chance, aussi. Pour l'instant, en tout cas, tous les voyants sont au vert croco.
Blaquart va jouer en Corse sans quatre titulaires indiscutables (Ripart, Savanier, Alakouch et Alioui) ? Il gagne 4-1 chez des Ajacciens invaincus. Il fait tourner à Tours ? 4-0... “ C'est important de souligner ça, martèle Valdivia, dont la malléole a tenu. Il y avait six changements dans l'équipe de départ par rapport à Auxerre, alors que l'on avait gagné 3-0, et on s'impose. Le coach donne sa chance à tout le monde, et tout le monde mouille le maillot. Ça, c'est de très bon augure pour la suite. On n'était pas loin d'être nuls en début de match, on est resté soudé puis en 2e mi-temps, on a déroulé. Le rouleau compresseur commence à être là...”
La victoire dédiée à Yan Marillat
Et le principal critère de réussite d'un buteur est là aussi : la confiance. “Le foot se joue souvent à la confiance, reconnaît Del Castillo, une réalisation et trois passes décisives en deux matches avec Nîmes ! à nous de la garder au maximum. On a soif de buts et de victoires, et on fait mal aux défenses adverses.” Qui finissent par capituler devant tant de pouvoir offensif : auteurs de huit buts en 2e période lors des trois dernières journées (!), les attaquants gardois sont aussi prolifiques que ce que le président Rani Assaf est muet devant les journalistes...
À l'image de Vlachodimos, meilleur goleador du club (trois buts) ou de Depres, qui a débloqué son compteur en L2 : “C'est un immense plaisir. Il y avait quelques largesses défensives en face, et j'en ai profité. Ce but, il est pour Yan (Marillat, NDLR). J'ai vécu ce par quoi il va passer, et je sais que ça va être difficile pour lui.” Sourzac aussi le soutient : “J'ai une grosse pensée pour lui après ce match. C'est difficile de trouver les mots pour le réconforter. L'équipe lui dédie la victoire.”
Cette équipe qui grimpe les marches quatre à quatre (quatre buts par match à l'extérieur, quatre victoires d'affilée) et sur le podium, “ne va pas se reposer sur (ses) lauriers”, promet désormais Valdivia. Vu sa première mi-temps, vu son banc, vu son potentiel, elle semble avoir encore une marge de progression. Après tout, il y a encore deux escaliers à gravir pour devenir leader, position plus jamais occupée par Nîmes en Ligue 2 depuis 1991. Tous les espoirs sont permis.
Coulisses
Marillat
Le gardien croco voyait un chirurgien à Lyon ce mercredi, pour son genou gauche. Le diagnostic (rupture du ligament croisé antérieur) a été confirmé. Marillat sera opéré jeudi prochain. Il sera absent environ six mois.
Entraînement
Après s’être décrassés mercredi, les Crocos s’entraînent à huis clos ce jeudi à 16 h 30, aux Costières, avant la venue de Niort (16e) ce vendredi à 20 h.
Avion
Les Crocos sont allés à Tours, mardi, en avion privé. Ils sont rentrés à Nîmes la nuit même, afin de favoriser la récupération au cœur de cette semaine à trois matches. Mais l’engin n’avait que 20 places. Une partie du staff est donc partie de son côté : en avion (régulier) via Marseille mardi, avant de repartir de Tours en voiture après la rencontre, de dormir à Paris et de prendre le premier TGV mercredi pour être à l’heure au décrassage. Et oui, le sport de haut niveau n’est pas de tout repos...
Famille, amis et mat'mich
En déplacement, les Nîmois ne sont pas seuls. Ils reçoivent souvent la visite de famille, amis... qui viennent les voir jouer partout en France. À Tours, Depres a retrouvé son grand-oncle qui vit en Touraine, Sourzac des proches. Alioui s’est vu offrir des cadeaux par des compatriotes marocains. Un ancien Croco était là aussi : Michel, tout bronzé et venu d’Angers avec son coéquipier Santamaria, ex-Tourangeau. Sondé sur un éventuel retour à Nîmes suite à la blessure de Marillat, le Redessannais, remplaçant au Sco, a avoué "qu’il reviendrait un jour, mais plus tard !"