Nolan Roux : "Je crois au maintien dur comme fer !"
Avant de recevoir les Verts ce dimanche, l'attaquant nîmois Nolan Roux s'est confié à Poteaux Carrés. Extraits.
Comme tous les clubs, l’ASSE s’est retrouvée diminuée cette saison par les blessures mais aussi par les cas de Covid. Qu’en est-il au Nîmes Olympique.
On a été moins touché que d’autres clubs mais moi je l’ai eu au mois d’août. J’avais joué l’avant-dernier match de préparation contre l’OM. Deux jours plus tard j’apprends que Jordan Amavi est testé positif. Comme il était au marquage sur moi, je me suis dit « aïe, ça ne sent pas bon. » Je me fais tester et pof, je suis positif. Comme c’était au tout début, j’ai dû rester isolé non pas une semaine mais dix jours. Après il a fallu que je repasse des tests physiques car je n’ai pas eu de symptômes, j’avais juste perdu le goût et l’odorat.
Derrière j’ai dû passer à nouveau une batterie d’examens, recourir sur le tapis. Et là on m’annonce que j’ai perd 20% de ma capacité respiratoire par rapport à la reprise un mois avant. Pourtant je me sentais bien, j’avais envie de courir mais le doc m’a dit qu’il ne fallait pas. J’ai eu le Covid mais je touche du bois, on a été plutôt épargné chez les Crocos. On doit être 4 ou 5 à l’avoir eu, pas plus. Alors qu’à Sainté par exemple il y avait eu plein de cas, notamment avant le match des Verts à Strasbourg. Je touche du bois mais tout le monde à l’air d’être en forme maintenant, chez eux comme chez nous.
Si tu as retrouvé la plénitude de tes moyens physiques, tu n’as pas trouvé le chemin des filets cette saison en 18 matches dont 7 titularisations. Comment tu vis ça ?
Écoute, ça m’a travaillé pendant un moment mais maintenant je n’y pense plus trop. Ça m’agaçait, je ne comprenais pas. Mais là on est tous rentrés depuis un bon moment dans une opération maintien. Il n’y a plus de « ah, je n’ai pas marqué, c’est dommage ! ». Il n’y a plus que les points qui comptent. Tout le reste, je fais abstraction. Tous les gens au club sont à fond sur cet objectif maintien. Qu’on soit titulaire ou remplaçant, on est pleinement mobilisés. J’ai peu joué cette saison mais tout ça est secondaire, c’est tellement important de se maintenir.
Le maintien, j’y crois dur comme fer. On a un groupe super avec beaucoup de mecs qui n’ont joué qu’ici. Ils ont vraiment ce club et cette région dans le sang. Quand t’arrives là, tu le sens de suite ! On te met dedans, on t’inclut. Je crois qu’on va se maintenir car même si on part de loin on arrive à chaque match à prouver qu’on a cette place en Ligue 1 et qu’on ne va pas lâcher.
Vous restez sur une très bonne dynamique. Penses-tu que cette trêve internationale risque de l’avoir cassée ?
Je ne pense pas. On ne sait pas. L’avenir nous le dira. Quand tu joues le maintien, que tu mérites d’avoir des résultats et que tu perds à la fin, mentalement c’est dur. Quand il y a une trêve comme ça, ça fait du bien. Ça te permet de relâcher un peu. Parce que c’est difficile d’être sous pression tous les week-ends, toute la semaine. Parce qu’on dit de ne pas regarder les résultats mais t’es obligé ! T’es compétiteur.
On gagne, on se dit que c’est bien mais de suite on se demande « qu’ont fait les autres ? » Tu rentres dans un truc ou mentalement c’est super difficile. Et quand mentalement c’est difficile parfois physiquement ça le devient aussi. Il faut faire plus d’efforts. C’est pour ça que la trêve internationale fait du bien. On a bien soufflé et cette semaine on repart au combat en ayant en tête ce match contre Sainté où on doit prendre des points.
Penses-tu que les Verts sont en danger ? Cette équipe stéphanoise n’était pas programmée pour jouer le maintien alors que les Crocodiles le sont depuis le début du championnat.
C’est une question de capacité d’adaptation pour Sainté. Même si on sait qu’un nouveau cycle a été amorcé à Sainté, personne ne se disait que les Verts allaient jouer le maintien. Dans un club comme l’ASSE, on ne te dise pas "l’objectif c’est de ne pas descendre". De par son statut et son budget, Sainté est plutôt un club programmé pour jouer la première moitié de tableau. Après, un club doit s’adapter au fur et à mesure que la saison avance en fonction de ses résultats et de la concurrence.
Je crois que maintenant tous les Stéphanois savent qu’ils jouent le maintien. Dijon est vraiment décroché maintenant mais derrière les Verts on voit que toutes les autres équipes se battent et arrivent à faire des résultats surprenants. Qui aurait parié qu’on gagne à Lille ? Personne. Qui s’attendait à ce que Paris perde contre Lorient et Nantes ? Aujourd’hui, je dirais presque que tout le monde peut battre tout le monde. Chaque week-end, tout est remis en cause. Tu peux gagner deux matches, d’un coup t’en perds ou deux et tu redégringoles !
Lors de vos derniers matches, de nombreux observateurs ont salué non seulement votre détermination mais aussi la cohérence et la qualité de votre jeu.
On a des qualités, sinon on ne serait pas en Ligue 1. Mais au-delà de ça, aujourd’hui, quand tu joues le maintien, c’est vraiment les qualités mentales et physiques qui sont fondamentales. T’arrives sur le terrain, tu sais que tu joues le maintien, ta survie en Ligue 1. Tu fais un peu abstraction et tu joues quand même pour te lâcher sur le terrain. Sinon, tu ne produits plus rien, t’as peur de faire une passe et de prendre un but. T’as peur de frapper car si le gardien l’arrête et que derrière tu prends un contre, ça risque de faire but.
La clé c’est aussi d’avoir beaucoup de pensées positives. Tout le temps, tout le temps, tout le temps ! Même si parfois rien ne marche, il faut rester positif. Tout le monde doit l’être. Il y a un onze de titulaires, toi t’es sur le banc mais tant pis. Peut-être que tu ne vas jouer seulement cinq ou dix minutes mais qu’importe, il faut que tu apportes, que tu crées quelque chose, que tu donnes tout pour prendre des points.
Les changements d’entraîneur ne sont pas toujours probants mais à Nîmes ça semble concluant. Qu’apporte Pascal Plancque ?
Il apporte son style. Il a été adjoint de Claude Puel à Leicester. C’est aussi le fait de prendre conscience des choses. Ouais, on n’est pas bien classés. Ouais, on risque de descendre en Ligue 2. Mais maintenant, qu’est-ce qu’on fait concrètement ? On se laisse abattre, on se dit on verra le week-end prochain si on perd ? Ou est-ce qu’on provoque les choses, est-ce qu’on prend des risques.
Il a favorisé la prise de conscience collective. Si on ne tente rien, si on ne fait rien, si on se contente de faire le dos rond, on va avoir la sanction. Est-ce qu’on accepte ça ou est-ce qu’on refuse ? Non. Et pour refuser, il faut faire plus. Tu ne peux pas jouer à 70 ou 80%, ce n’est pas possible ! Pascal Plancque donne confiance à un groupe. On ne le sent pas stressé par rapport à ce qui se passe. Quand il y a une défaite, il n’est pas abattu. Il apporte de la sérénité et de la confiance. On a gagné contre Lille, c’est bien mais c’est rien. Il reste huit matches, il faut en prendre des points !
Parmi tes coéquipiers, qui verrais-tu sous le maillot vert ?
Difficile à dire ! Il y a des profils très intéressants dans notre équipe. Zinédine Ferhat notamment. Baptiste Reynet est un très bon gardien. Je souhaite que tous mes coéquipiers jouent à Sainté un jour pour voir ce que c’est, pour découvrir !
Ton prono pour dimanche ?
Je suis très mauvais en pronostic. Je pense qu’on va gagner, je le souhaite. Je souhaite que les Verts gagnent les matches suivants et se maintiennent avec le Nîmes Olympique bien évidemment !
Rassure-nous, tu ne vas quand même pas ouvrir ton compteur buts ce week-end ? Ou alors fais-le avec classe ! Si Romain obtient un péno, c’est toi qui le convertis, comme à la belle époque. Ce n’est pas que je manque de confiance dans nos tireurs, mais…
Je crois que ça ne va pas être possible ! (Rires)